Ados et réseaux sociaux : et si on avait tout faux ?

En ce début d’année 2024, le Centre de Ressources Documentaires de l’ADEA a choisi de partager avec vous le podcast « Ados et réseaux sociaux: et si on avait tout faux? » d’Extraclasse, produit par le Réseau Canopé le 29 mars 2023. Vous trouverez le podcast à écouter (48 min) sur le lien suivant : https://extraclasse.reseau-canope.fr/parlons-pratiques-24-ados-et-reseaux-sociaux-et-si-on-avait-tout-faux

Entre inquiétudes, fake news, cyberharcèlement et réseaux sociaux, comment accompagner les jeunes, les parents et les professionnels dans la jungle numérique ? Tel est l’objectif de cet échange entre Régis FORGIONE et Hélène AUDARD qui animent ensemble « Parlons pratiques » du Réseau Canopé, Béatrice KAMMERER, journaliste, conférencière et autrice, et Virginie SASSOON, Directrice adjointe du CLEMI (Centre pour L’Éducation aux Médias et à l’Information). 

    Le temps d’écran et ses usages

En tant que parent et professionnel, être préoccupé par le temps passé sur les écrans par les enfants est légitime car, de nos jours, le téléphone est omniprésent : il sert de réveil, à écouter de la musique, regarder des films, consulter son calendrier, ses mails, les devoirs, Pronote, aller sur les réseaux sociaux… En revanche, comment faire grandir cette génération au mieux avec ces outils ? C’est là tout l’enjeu de la parentalité, se sentir légitime, aider les jeunes à traverser quelque chose que nous n’avons pas forcément connu. Aujourd’hui, l’enfant a disparu de l’espace public au profit de l’espace numérique.

        Développer un esprit alerte et critique face aux médias 

Chaos informationnel sur les réseaux sociaux, comment apprendre aux adolescents à filtrer les informations ? Quels outils leur donner pour pouvoir s’y retrouver ? Les téléphones portables, tablettes et ordinateurs offrent une multitude de contenus plus ou moins fiables mais comment devenir acteur de son destin au regard des informations ? Comment choisir des médias, des sources d’information qui nous font du bien ou encore créer des moments collectifs au sein de la famille ou de la société autour de l’actualité ? Le problème n’est pas ce que l’adolescent regarde ou pas, il faut discuter avec lui pour savoir ce qu’il a compris d’une vidéo par exemple. Comment considérer l’information qu’il voit ? Est-ce qu’il a pris du recul ou, au contraire, est-ce qu’il adhère complètement ? Il a peut-être besoin de compléments pour l’éclairer. Le but étant de parvenir à interpréter l’information, savoir faire la part des choses entre information et désinformation et ne pas croire à tout ce que l’on voit.

   Grandir connecté, entre risques et opportunités

Aujourd’hui, que signifie grandir avec les réseaux sociaux et en quoi c’est différent des générations d’avant ? La principale évolution dans les relations sociales est la permanence du lien. Auparavant, les personnes se rencontraient dans des lieux de socialisation dédiés (place du marché, église, bar, etc.). Aujourd’hui, avec les réseaux sociaux, il est possible d’être connecté en permanence. Concernant les séniors, les grands oubliés, les réseaux ont l’avantage de créer du lien (comme on a pu le voir pendant le confinement) et permettent de découvrir de nouvelles opportunités (prise en main des réseaux sociaux avec l’aide des adolescents, etc.). En sortant de la peur et des angoisses, on rentre ainsi dans le dialogue et le partage autour des pratiques numériques.

          Les réseaux sociaux comme outils de socialisation ? Qu’est-ce qu’ils apportent aux jeunes ? 

  • Interagir avec des amis et la famille (tisser des liens, s’inscrire dans un réseau social, faire connaissance).
  • Acquérir les codes de la culture jeune et permettre la différenciation de l’individu (outil et étape vers l’autonomie).
  • Donner un coup de projecteur sur les engagements des jeunes : se mobiliser pour une cause (sauver la planète, éduquer au développement durable, égalité fille-garçon) avec une facilité pour liker et partager du contenu. 

 

A retenir

Le premier message à diffuser auprès des jeunes est de les alerter sur les informations fausses ou falsifiées sur les réseaux sociaux et autres médias et savoir faire le tri. A l’inverse d’une fake news (c’est-à-dire une information fausse ou truquée), savoir identifier une information fiable est l’un des principes fondamentaux de l’éducation aux médias (soit 80% du chemin fait avec l’enfant). Accompagner l’adolescent dans une utilisation raisonnée et éclairée des réseaux sociaux.

 Le deuxième message est d’encourager l’adolescent à vérifier sa source avec des éléments de base tels que la date de publication, vérifier d’où provient le message ou l’article (sa source) et de quel journal.

 Montrer aux adolescents des messages positifs (actions utiles et agréables, des enquêtes intéressantes, les bonnes pratiques) pour renforcer et leur donner confiance en eux.

 Faut-il obliger ses enfants à nous accepter comme contact sur leurs réseaux sociaux ? Le degré de maturité de l’enfant est important mais en tant qu’adulte, il est nécessaire d’accompagner l’enfant pour lui créer un compte et vérifier qu’il maîtrise les paramètres. Ensuite, il est préférable de se retirer et lui laisser son intimité, vers 13 ans, l’âge charnière mais aussi légal et officiel pour l’inscription sur les réseaux sociaux et instaurer une relation de confiance.

Des signaux doivent alerter sur l’état de l’adolescent notamment s’il ne va pas bien, a peu d’amis, s’il est exclu, ne mange pas ou ne dort pas bien. Il est important de se poser des questions sur son épanouissement et son bien-être car souvent, l’écran n’est pas le problème mais une échappatoire.

Pour aller plus loin

 Nos ados sur les réseaux sociaux. Même pas peur !, livre de Béatrice Kammerer, édition Canopé – CNDP, 2023, 176 p.

Résumé : « Les réseaux sociaux sont devenus la peur n°1 des parents et des éducateurs. Mais est-ce toujours justifiée ? Que sait-on des usages des jeunes sur les réseaux sociaux ? Comment accompagner leurs pratiques numériques en toute sérénité ? »

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